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Santé business

29 novembre 2016

Le business de l'entorse

Une entorse. Qui d'entre nous n'en a pas souffert au moins une fois dans sa vie. Chaque jour, six mille personnes se présentent aux urgences pour cette raison, trois mille autres consultent leur médecin habituel, et au moins autant ont recours à l'auto-médication. Oui, vous avez bien lu, ça fait près de 4,5 millions de cas sur une année. Quand je vous dis que pratiquement personne n'y échappe et qu'un simple calcul suffit à déterminer qu'il suffit de quinze ans pour que toute la population française ait été touchée au moins une fois!

Un entorse. Mais quel membre est le plus touché? A 80% c'est le membre inférieur, et dans 75% des atteintes de ce membre, on retrouve pieds et chevilles. Le public ne fait pas forcèmement la distinction et pourtant, même si celà aboutit à la même chose en terme de douleur et d'impotence, c'est sensiblement différent en terme de gravité et de durée.

Mais avant d'aller plus loin, attardons nous sur le mot "entorse", terme le plus communément employé dans le langage courant et qui naguère s'exprimait par  "je me suis fait foulé la cheville" ou "je me suis tordu le pied". A savoir que désormais on porte un jugement péremptoire sur la qualification de la blessure plutôt que décrire l'action qui a conduit à la blessure.

Je me souviens, qu'au cours d'une réunion, j'avais remercié une participante d'être venue en dépit du fait qu'elle se soit "foulée la cheville". Celle-ci rectifia mes propos en disant qu'en fait "il s'agissait plutôt d'une entorse"! Je me suis longtemps demandée la raison pour laquelle elle avait ressenti le besoin de rectifier mes propos. J'aurais pu en rester sur l'impression que je ressentis lors de l'apéro dinatoire qui clotura notre séminaire. La jeune femme était en béquilles. A n'en point douter sa blessure était réelle et douloureuse. Elle ne posait pas son pied, il n'était pas chaussé, et il était gonflé. Et bien sûr, comme en pareil cas, elle captait l'attention. A l'un, elle dit "j'ai une bonne entorse...et mauvaise en plus!" A l'autre, "je me suis faite une belle entorse...si tu voyais comme c'est môche". Fût elle jolie, j'en arrivai à penser qu'elle parlait pour ne rien dire.

Quelques temps plus tard, j'allais déjeuner avec une amie. Très sportive, elle s'était blessée à la cheville quelques jours plus tôt et se déplaçait en béquilles. Sa cheville était très enflée avec un hématome sous la malléole

l est abusif d'appeler "entorse" ce qui n'est le plus souvent qu'une simple foulure

Je vous rassure, cette affirmation n'est pas de moi, mais celle d'un Professeur de médecine dans une émission médicale sur une chaîne de télévision que je ne peux

 

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